Afin d’étudier les voies physiologiques affectées par les trajectoires maternelles de prise et de perte de poids, les laboratoires d’Anne Gabory et Christine Baly (UMR 1198 Université Paris-Saclay, UVSQ, INRAE, ENVA BREED) ont récemment développé un modèle murin (Panchenko et al, 2019) et observé des effets négatifs de l’obésité maternelle et de la perte de poids sur le métabolisme et le comportement olfactif des descendants. Pour mieux caractériser cette programmation à long terme des voies métaboliques, Sofiane Safi-Stibler dans le cadre de sa thèse a étudié, par spectrométrie de masse non ciblée, l'impact du statut métabolique maternel et post-sevrage sur le métabolome de la progéniture mâle adulte dans trois tissus impliqués dans l'homéostasie énergétique : le foie, l'hypothalamus et le bulbe olfactif. Le régime alimentaire post-sevrage interfére avec l'abondance de plusieurs métabolites, dont le 1,5-anhydroglucitol, la saccharopine et le β-hydroxybutyrate, dans les trois tissus. De plus, le régime maternel influence l'abondance de deux métabolites dans le foie. En particulier, l'abondance de l'ansérine est réduite en cas d'obésité maternelle, et normalisée par une perte de poids préconceptionnelle, quel que soit le régime après le sevrage.

Cette étude, publiée dans Nutrients, est la première à identifier un effet de programmation à long terme de l'obésité maternelle préconceptionnelle sur le métabolome de la descendance et suggère une signature métabolique partiellement partagée par les trois tissus.

Cet article fait partie d’un numéro spécial de cette revue « Métabolomique en nutrition et santé humaine ».

Contact : anne.gabory@inrae.fr ou christine.baly@inrae.fr