Sciences Animales Paris-Saclay
Publication Pathogens

Revue systématique et modélisation de la prévalence de Toxoplasma gondii en fonction de l'âge dans le bétail, la faune sauvage et les félidés en Europe.

Une revue systématique de la littérature a été menée par une équipe de 20 scientifiques de 13 pays européens à l'aide d’un outil en ligne en libre accès (Cadima), contenant 226 publications éligibles. Cette revue systématique a été suivie d'une méta-analyse utilisant un modèle bayésien, incluant les covariables pertinentes, afin de créer un modèle dépendant de l'âge pour la prévalence de T. gondii chez plus de 50 espèces animales. Les résultats de cette méta-analyse peuvent être utilisés pour extrapoler les données dans les régions où l'on manque de données et fournir des informations précieuses pour les futures approches visant à estimer la contribution relative des différentes sources d'infection humaine par T. gondii.

Toxoplasma gondii est un parasite zoonotique important pour la santé humaine et animale. Le parasite a diverses voies de transmission, et la viande d'animaux infectés semble être une source majeure d'infections humaines en Europe. Nous avons cherché à estimer la prévalence de T. gondii dans une sélection d'espèces animales hôtes. Nous avons effectué une revue systématique de la littérature qui a donné lieu à 226 publications éligibles, et les données sérologiques ont été analysées à l'aide d'un modèle hiérarchique bayésien dépendant de l'âge pour obtenir des estimations de la séroprévalence régionale de T. gondii chez le bétail, la faune sauvage et les félidés. Les estimations de la prévalence variaient selon les espèces, les régions, les élevages en intérieur/extérieur et les types de méthodes de détection appliquées. La séroprévalence estimée la plus faible a été observée chez les lagomorphes élevés en intérieur, soit 4,8 % (IC 95 % : 1,8-7,5 %), et la plus élevée chez les moutons élevés en extérieur, soit 63,3 % (IC 95 % : 53,0-79,3 %). Dans l'ensemble, les estimations de la séroprévalence de T. gondii étaient les plus élevées en Europe de l'Est, tandis qu'elles étaient les plus faibles en Europe du Nord. Les données de prévalence basées sur des méthodes de détection directe étaient rares et n'ont pas été modélisées mais plutôt directement résumées par espèce. Les résultats de la méta-analyse peuvent être utilisés pour extrapoler les données dans les régions où l'on manque de données et fournir des informations précieuses pour les futures approches d'attribution de source visant à estimer la contribution relative des différentes sources d'infection humaine par T. gondii.

Contact :

Radu Blaga, Filip Dámek, Delphine Le Roux, UMR BIPAR (Anses/EnvA/INRAE), Maisons-Alfort, France

En savoir plus 
Ce travail a été rendu possible grâce au consortium TOXOSOURCE, financé par l’ European Union’s Horizon 2020 Research and Innovation programme under grant agreement No 773830: One Health European Joint Programme. Plus d’information sur l’EJP TOXOSOURCE ici : https://onehealthejp.eu/projects/foodborne-zoonoses/jrp-toxosources 

Voir aussi

Référence: Filip Dámek, Arno Swart, Helga Waap, Pikka Jokelainen, Delphine Le Roux, Gunita Deksne, Huifang Deng, Gereon Schares, Anna Lundén, Gema Álvarez-García, Martha Betson, Rebecca K Davidson, Adriana Györke, Daniela Antolová, Zuzana Hurníková, Henk J Wisselink, Jacek Sroka, Joke W B van der Giessen, Radu Blaga, Marieke Opsteegh.
Pathogens, 2023 Jan 6;12(1):97. doi: 10.3390/pathogens12010097.